Heurs et malheurs du CLAP et des rassemblements nationaux
de 1962 à 1988,
par Jean RAINAUD

 

Avec, présentés écrits en vert, quelques commentaires d'Alain GLESS (A.G.), dactylo de ce document et également membre de l'équipe nationale depuis 1979.


De 1962 à 1988 ou d’Evreux au Havre, en passant par la Lorraine et bien d’autres de nos belles provinces.

Il existe encore - et il faut s’en réjouir - de nombreux modélistes ayant été les témoins oculaires de manifestations nationales de cette deuxième époque du CLAP et possédant eux aussi des souvenirs précis des événements.
J’espère que la lecture des lignes qui vont suivre les incitera à participer à la “mémoire collective” de l’histoire du CLAP.
Au CLAP depuis 1952, d’abord responsable de groupe, puis responsable départemental, régional, interrégional, puis membre de l’équipe nationale depuis 1968, je vais m’efforcer de donner aux souvenirs qui vont suivre, la plus grande objectivité. Puissé-je y réussir convenablement.

On n’a pas d’échos concernant les réflexions des lecteurs des premiers bulletins de liaison à l’époque de leur parution, mais je suppose que si le rédacteur en chef de ‘Usep-Ufolep Informations” proposait actuellement à ses abonnés et lecteurs le texte ci-dessous, il provoquerait des réactions pour le moins vigoureuses et passionnées.
Jugeons-en sur pièces :
“Bulletin de liaison N° 2 (renuméroté 4) février 1949, page 1, en guise d’éditorial, non signé !
I. Répétons aux jeunes :
- que l’aviation existe, grâce à la France, grâce à l’intelligence, à l’audace, à la ténacité de ses pionniers.
- qu’aujourd’hui encore, l’esprit français arrive à résoudre scientifiquement des problèmes pour la solution desquels l’étranger tâtonne longuement, avec des méthodes empiriques. Chez eux, des techniciens besognent sur une question, là où nous en trouvons un seul en France, avec des résultats équivalents.
- que la France est une puissance aéronautique, parce qu’elle a une position géographique qui en fait une des plaques tournantes de l’Univers.
- que notre Union Française jalonne les routes commerciales mondiales : Paris, Alger, Dakar, Hanoi sont les points cruciaux du réseau aéronautique mondial.
- que la France est une puissance aéronautique, parce que ses richesses naturelles favorisent son industrie : nous avons le fer, la bauxite, le magnésium, les bois indigènes, les bois coloniaux et l’hydrogénation de nos bassins de lignite pour nous fournir des hydrocarbures.


EVREUX (Eure) - 1962

192 classés, issus de 25 départements ; sélection opérée à l’issue de six concours régionaux, le nombre de participants de chaque région étant déterminé au prorata des activités des départements. Les modélistes de moins de 14 ans devant représenter au moins la moitié de l’effectif total.
Pour la petite histoire, signalons que le mauvais temps - déjà - a sérieusement perturbé le bon déroulement des épreuves, neutralisées le matin. Soleil et averses tout au long de la journée.
La proximité d’une importante base de l’OTAN, très sévèrement gardée, a posé des problèmes de récupération de planeurs “égarés” par delà les hautes grilles de l’aérodrome militaire.
Les prix : Un voyage sur une ligne intérieure d’Air France par le CLAP
Deux voyages Paris-Ajaccio par Air France
Deux heures de vol à voile par le SFATAT
Parmi les personnalités présentes, le Commandant Jean Dabry, compagnon de Mermoz, dont la simplicité n’a d’égale que la grande sympathie qu’il inspire.


MONTPELLIER (Hérault) - 1963

105 classés, issus de 35 départements, après une sélection départementale et non plus régionale, basée sur une représentation proportionnelle - déjà - au nombre de licences délivrées en 1962.
Le nombre total de participants est ramené de 200 à 131 (question finances). Les moins de 14 ans représentent la moitié de l’effectif total.
Quatre circuits de “ramassage” (j’ai horreur de ce terme) en cars au départ de Lyon, Troyes, Paris et Niort convergent vers l’Hérault après un long et épuisant périple.
Les modélistes et accompagnateurs, accablés par la chaleur, sont accueillis pour dîner dans un immense réfectoire avec un menu “de cantine”, alors qu’à l’autre extrémité de la salle, les animateurs participent à un succulent repas gastronomique ... d’où quelques grincements de dents qui seront oubliés le lendemain.
Le temps : à Montpellier - Fréjorgues, beau fixe, vent nul, chaleur accablante. Pierre Corbières est rayonnant : il règne sur une “tempête de ciel bleu”.
Les planeurs déthermalisent à la verticale d’où ils sont lâchés. Malgré les conseils judicieux de P. Corbières, les coups de soleil seront nombreux. Les gars du Nord en ont gardé de cuisants souvenirs.
Marc Grandjean, Délégué National depuis plus de 15 ans, part en retraite avec la satisfaction du très bon travail accompli, dans des conditions souvent déplorables, et avec l’amitié de tous ceux qui le connaissent bien et ont eu le loisir d’apprécier comme il se doit son importante compétence technique.
Jacques Racault, délégué CLAP et secrétaire général de la FOL de la Vienne le remplace rue Récamier.
C’est la dernière fois que le rassemblement est jumelé avec le congrès de la Ligue.
Récompenses : Deux vols Paris-Lyon-Marseille sur Air France
Une bourse vol à voile
Des moteurs à foison, des bons d’achat et d’autres prix pour tous les participants, offerts par le CLAP et le SFACT.


BOURGES (Cher) - 1964

87 classés, venant de 31 départements, sélection à partir des résultats obtenus aux 7 concours régionaux imposés aux départements.
Pierre Freslon est le maître d’œuvre d’un rassemblement “vérité”.
Anecdote : une aile seule (non surveillée) effectue un maxi en décollant elle-même du sol, dans le dos de son propriétaire surpris ... et se fracasse à l’atterrissage contre le pylône supportant la manche à air.
Qui ne se souvient encore du repas, dans une salle ayant appartenu jadis à une congrégation religieuse et dont la chaire, conservée, servit de tribune à Freslon pour donner les dernières informations indispensables aux participants sur le déroulement de la manifestation.
Autre histoire, pas triste non plus, dont le récit nous fut fait “avé l’accent” par les protagonistes eux-mêmes, Pierre Corbières (le père) et Robert Corbières (le fils) : Atterrissage pour demander le chemin de Bourges, sur la base militaire américaine de Châteauroux. Ils étaient un peu perdus dans la nature, n’ayant pour seuls documents de navigation que les cartes routières Michelin au 1/200.000. Il paraît que ce fut épique, police, pompiers, ... interrogatoire ... difficile, l’anglais avec l’accent du Midi de P. Corbières étant mal compris des cow-boys américains. Tout finit bien cependant et leur avion fut escorté sur la piste d’envol par deux chasseurs...
Un enfant de Port-la-Nouvelle eut, lui, des ennuis avec un paysan berrichon. Son planeur avait atterri à la lisière du champ dudit paysan qui ne voulait pas le rendre. Il fallut l’intervention d’un commissaire de police, présent sur le terrain, pour régler l’affaire. Il fut remercié comme il le devait. NB : le paysan était membre de l’aéro-club de Bourges (un comble !).
Les prix : Pour les 20 premiers jeunes lauréats, superbe récompense : un voyage aérien Paris-Londres, week-end dans la capitale anglaise, déjeuner aux Champs-Elysées, visite d’Orly et de Paris. Tous les jeunes et leurs accompagnateurs privilégiés, anglicistes d’occasion, ont gardé un impérissable souvenir de leurs tribulations outre-Manche.
Mauvaise note : à l’Ecole Normale, où sont hébergés les groupes, quelques animateurs, dans la joie des retrouvailles, oublient un peu qu’ils sont adultes et bousculent un peu le matériel.


TROYES (Aube) - 1965

9 régions de concours sélectifs, basés sur un regroupement d’académies voisines.
On applique le règlement fédéral “assoupli” pour célébrer la remise en application des accords CLAP-SFA-FNA.
84 modélistes classés de 37 départements.
Démonstrations de VCC par Couprie et de RC par P. Marrot et J. Monneau.
Sous l’autorité de Jacques Lock et de l’équipe locale, le CLAP vit à l’ère du bonnet de coton. C’est assez folklorique !
Prix : 20 lauréats déjeuneront dans un hôtel de luxe des Champs-Elysées, visiteront Orly, puis s’envoleront pour Anvers, Gand, Bruxelles, Bruges et retour.


SAINT-YAN (Saône-et-Loire) - 1966

La régionalisation avant l’heure s’ébauche au CLAP : 11 régions de concours, 146 classés de 43 départements.
La chaleur est de nouveau au rendez-vous sur les immenses pistes d’entraînement des pilotes d’Air France.
Pilosu, délégué départemental de Saône-et-Loire, surmonte de nombreuses difficultés de tous ordres pour mener à terme le bon déroulement du rassemblement.
Les buttes de terre, hautes de un mètre, qui séparent les pistes en dur gênent sérieusement les enfants pour treuiller leurs appareils, le vent n’étant pas forcément parallèle aux pistes. Mais ça pompe ! ...
A l’accueil à Paray-le-Monial, incident au premier repas, il n’est prévu que de l’eau, même pour les animateurs adultes. Quel affront ! ... les plus excités iront en ville acheter quelques bouteilles de “picrate”.
Le lendemain soir, nouvel incident, celui-là laissera des traces longues à effacer chez les “laissée de côté”.
A l’initiative “non innocente” de quelques-uns, un repas amical des animateurs est organisé dans un petit restaurant. Au début du repas, étonnement et surprise chez la majorité des participants qui se sont inscrits sans poser de questions, les “organisateurs” étant des gens connus parmi les animateurs : il manque des camarades.
Révélation des “organisateurs” : c’est volontairement que les responsables nationaux Racault, Godard, Salomon, n‘ont pas été invités. Gène de la plupart d’entre nous. Le repas commence, on croyait simplement à un retard de nos camarades, il se terminera assez rapidement, non sans avoir vu notre camarade Ricou-Leclerc, délégué des Bouches-du-Rhône, découvrir ce qu’était une écrevisse et comment ça se mangeait.
Il mourra quelques semaines plus tard, à l’issue d’un stupide accident d’avion à Pontarlier.
Quand je suis rentré à mon hôtel à Paray-le-Monial, j’ai trouvé nos amis Racault et consorts à table, se demandant pourquoi je rentrais si tard pour dîner. J’ai dû expliquer par le détail les événements auxquels j’ai été mêlé bien malgré moi ...
40 modélistes et accompagnateurs se retrouveront pendant les vacances d’été à Paris. Traditionnel repas aux Champs-Elysées, visite d’Orly, puis 40 minutes au-dessus de la capitale et départ en train pour Kehl et Wiesbaden. Descente du Rhin en bateau vers Frankfort-sur-le-Main, visite d’un centre de vol à voile et retour à Paris.


BELFORT (Territoire de Belfort) - 1967

Le mode de sélection à partir des concours régionaux est maintenu : 97 classés, toujours en vol libre planeurs, plus 42 du groupe “vieilles nervures” (non vermoulues, c’est-à-dire les responsables non sélectionnés des groupes départementaux), qui prennent leur confrontation très au sérieux.
Très bonne organisation matérielle par la FOL locale. La responsabilité technique est confiée à Lucien Beyer, délégué régional de Lorraine-Alsace, et ça marche parfaitement. Personne n’espérait en douter.
Des esprits “très critiques” diront bien que si les pompes furent aussi nombreuses, c’est qu’elles étaient dues à la proximité d’un cimetière en bordure de terrain ! Quel esprit ! ...
Cohabitation très convenable au lieu d’hébergement avec l’équipe acrobatique motocycliste de la police, qui suit le Tour de France que personne n’aura le temps d’apercevoir.
20 lauréats se voient offrir un voyage aller-retour Paris-Genève-Lausanne en avion.
La mesquinerie existe, hélas, même au CLAP, et des dirigeants ergotent sur l’attribution des prix sur l’aérodrome civil de Belfort-Chaux. Quelle époque ! ...


SAINTES (Charente-Maritime) - 1968

Les événements de printemps ayant empêché le déroulement des 12 rassemblements régionaux prévus, le national, prêt sur le papier, est reporté à l’année suivante.


SAINTES (Charente-Maritime) - 1969

49 départements (plus de la moitié de la France), 123 participants classés.
Responsable inter-régional, j’assure avec une équipe charentaise dynamique, l’organisation matérielle au mieux des possibilités.
Pour la première fois, confrontation en vol circulaire (vols de groupe) 3 équipes, et en RC 6 participants en formule Rallye.
Quelques problèmes de repas sur le terrain, malgré les efforts du gestionnaire des cantines scolaires, notre ami Paumé (il faut le faire).
Pour tous les participants sélectionnés, vols de découverte au départ de Cognac, au-dessus de l’estuaire de la Gironde et de la côte charentaise, de Royan à la baie de l’Aiguille et retour.
Le repas gastronomique des animateurs à Chaniers-sur-Charente “tout aux fruits de mer” avec boissons régionales, pineau et cognac (pour les adultes, bien sûr) a laissé un souvenir inoubliable aux participants. Quelques nostalgiques l’évoquent encore aujourd’hui.


NEVERS (Nièvre) - 1970

Toujours le même mode de sélection, grâce aux concours régionaux.
123 participants de 50 départements.
Pas de local, ni de véhicule pour le secrétariat sur le terrain. On utilise la caravane pliante de Gérard Maillard, des Ardennes. 8 à 9 personnes en permanence à l’intérieur.
La FOL n’a pas de crédits pour avancer le papier nécessaire au tirage des résultats. Je dois l’acheter dans une librairie, en ville ...
Pluie fine et persistante, permettant à peine de distinguer les planeurs au bout du fil, réduit à 30 mètres.
Un modéliste méridional réussit même “l’exploit” de totaliser 4 points en 3 vols (sans vol nul). Il faut le faire !
Le même modéliste, avec le même appareil, réalise, le lendemain, hors compétition, une série de maxis. C’est décourageant.
En VCC, une équipe. En RC, 4 participants.
Deux “scandales” marqueront ce national.
1- Repas des animateurs, dans un hôtel-restaurant “bien”. La propreté de la vaisselle utilisée ,la “qualité” des mets servis, fait que la fin du repas est houleuse, en raison du rapport prix-qualité (ce dernier mot est un euphémisme) à tel point que le traiteur, à la conscience professionnelle élastique, consent une réduction importante par rapport au prix initial demandé.
2- Des animateurs inconscients de la région du Midi ont reconduit chez eux les lauréats du voyage en avion, parce qu’ils devaient partir en colonie de vacances, et les ont remplacés par des doublures, amenées à cet effet et répondant à l’appel des titulaires pour participer au vol de découverte aérienne en Nord 262 au départ de Bourges. Survol du Nivernais, de la Sologne et de la Champagne berrichonne. S’il y avait eu un accident ? Quels problèmes ! Quelle inconscience des responsables !
Fureur légitime, à posteriori, du délégué national.


CHAMBERY - CHALLES-LES-EAUX (Savoie) - 1971

57 départements, dont 54 en vol libre planeurs.
15 équipes en VCC.
20 modélistes en RC.
Cette année, introduction des cartes de participants numérotées et personnalisées par les délégués régionaux, délivrées par le service national pour permettre un meilleur contrôle des sélectionnés.
Chacun “admire” l’œuvre d’art du lycée technique.
Mauvaise initiative des responsables qui, voulant imiter la FFAM, remplacent les postes fixes de chronométrage par un poste unique central où tous les concurrents viennent demander la sortie de leur fiche de vol pour partir avec un chronométreur vers le lieu de leur choix.
Pas habitués à cette formule, et beaucoup plus nombreux qu’aux championnats de la FFAM, ça provoque une grosse pagaille.
Signalons qu’à cette époque, la FFAM a abandonné sa formule pour adopter la formule CLAP des postes fixes.
Splendide démonstration en RC avions multi par une patrouille de trois, s’achevant hélas par une collision entre deux avions, suivie d’un écrasement spectaculaire de l’un d’eux ... et colère terrible du pilote.
Vols de découverte au-dessus de la Haute-Maurienne et de la Savoie, passage à la perpendiculaire du Mont-Blanc en avion de tourisme, ou autour du lac du Bourget en hélicoptère de l’armée, ces derniers faisant assister, avant le vol de découverte, à un merveilleux ballet aérien.
Repas dans un hôtel-château d’excellente qualité.
Paul Bataillou, délégué départemental et régional, pilote amateur émérite, chef d’orchestre omniprésent, mérite bien les compliments de tous.


ANGERS (Maine-et-Loire) - 1972

57 départements
160 modélistes VL
17 équipes VCC
17 modélistes RC
Tout devait “baigner dans l’huile”, et ça a baigné dans l’eau ... André Cordier, délégué départemental, a remué des montagnes et touché beaucoup de personnalités pour que ce national soit exceptionnel et spectaculaire à souhait.
Hélas, un orage d’une rare violence dans la nuit précédant la manifestation, a tout saboté.
Il avait été prévu le nivellement au cylindre vibreur d’un hectare de terrain pour le VCC. Pour rendre l’emplacement utilisable, L. Beyer et S. Maillard ont transporté à la brouette des mètres cubes de terre pour ériger un tertre d’où les pilotes ont pu évoluer (dans la boue).
La sonorisation installée le veille était inutilisable, parce que mal placée.
Il manquait 50 repas (l’équipe locale d’organisation avait été oubliée, très involontairement bien sûr) dans le décompte des repas, mais pas dans la distribution des tickets.
Cela prouve, avec beaucoup d’autres incidents, qu’on ne peut seul organiser un national.
Tout ne fut pas négatif, bien au contraire.
A retenir la présentation d’un Bréguet 941 venu spécialement de Reims, qui a fait sur la piste un spectaculaire et impressionnant atterrissage extra-court. Quel avion remarquable !
Notons aussi le repas des animateurs, repas pantagruélique arrosé de sept crus des vins d’Anjou les plus prestigieux, repas au cours duquel les participants ont pu se revoir filmés sur le terrain au cours des épreuves au caméscope, avec projection sur grand écran grâce au télémégascope.
Vols de découverte au-dessus de l’Anjou et de ses châteaux.
Etonnement pour certains de nous de côtoyer chaque jour au restaurant universitaire, des séminaristes et autres “sœurs” en uniforme ecclésiastique. Il est vrai qu’Angers possède une université catholique.


NIORT (Deux-Sèvres) - 1973

57 départements
146 participants en VL
17 groupes en VCC
29 participants en RC
L’ami Jean Birraleau - disparu depuis - à qui certains trouvent une ressemblance avec l’illustre détective Colombo, a, malgré des pépins nombreux, mené à bien, avec l’équipe départementale, dont le secrétaire général Marcel Barbaud, et certains amis de la FFAM régionale, la lourde tâche qui était la sienne. Ils ont tous bien mérité du CLAP.
Le meilleur souvenir, certainement, pour tous les participants, c’est, bien sûr, l’exceptionnelle présentation sur CAP 20 par le Lieutenant Romary, capitaine de l’équipe de France militaire de voltige : science, maîtrise, art confirmé de ce pilote ne pouvaient que susciter l’admiration du public et éclipser un peu la présentation des parachutistes de Rochefort et le concert donné sur le terrain par la Musique de l’Armée de l’Air de Bordeaux. On dirait maintenant au grand dam de la bonne expression française, c’était “époustouflant” ! ...
Les Clapistes les plus avertis déclaraient hésiter à tenter de semblables acrobaties avec leurs modèles réduits.
Vols de découverte au-dessus du Marais Poitevin, région curieuse et attachante par excellence.
Note désagréable : le repas des animateurs, dans une salle trop petite, un service débordé, le patron du restaurant n’honorant pas ses promesses. Et pourtant, comme il était alléchant, ce menu que j’ai conservé en souvenir, imprimé sur une peau de chamois, une des industries réputées de Niort. Qu’on en juge :
Fruits de l’Océan
Anguilles des Conches
Gigot du Poitou
Mojettes du Marais
Salade de saison
Fromage de Pays
Tourteau Piéton
Macédoine de fruits rafraîchis maison
Café
Pichets de vin du pays - Blanc de blanc - Rouge du Haut-Poitou
Le menu du repas d’Angers, l’année précédente, n’était pas mal non plus, imprimé, lui, sur un véritable mouchoir rouge de Cholet :
Apéritif
Melon frappé au porto
Brioche saumuraise
Rillaux d’Anjou
Bar braisé au beurre blanc
Cochonnet rôti
Cœurs de laitue
Fromage
Belle angevine
Café - Cointreau - Vins de pays (sept crus)
Revenons aux choses sérieuses.


LESIGNAN-CORBIERES (Aude) - 1974

Avec hébergement à Carcassonne.
Renée Marty, déléguée départementale, a fait de son mieux pour organiser ce rassemblement éclaté.
Epreuves à Lésignan. Vent violent, le Cers, et dégâts importants aux appareils. Les RC reculent au vent, tournent à 180° et s’en vont à plusieurs kilomètres dans les vignes.
On dit parfois que "le mieux est l'ennemi du bien". en voici un exemple :
Pour montrer leur plaisir d'accueillir le National CLAP, les autorités aéronautiques locales, avec qui Jacques Racault et moi-même avions pris contact depuis la fin de janvier, avaient décidé, entre autres, l'installation de WC avec fosse septique à l'usage des Clapistes. Travaux importants dans un sol rocheux. Hélas, les Clapistes étaient trop nombreux, l'installation s'est engorgée et est devenue rapidement inutilisable. Et les WC traditionnels n'étaient vraiment pas engageants !
Au passif du CLAP (peut-être), un avion réformé, parqué tout au fond de l'aérodrome en exposition permanente, a été "déshabillé" de ses sièges et de certains appareils de bord. Il n'est pas imaginable que des Clapistes aient pu commettre pareil forfait, et pourtant ...
Pour le plaisir, mentionnons l'accueil on ne peut plus favorable de Monsieur le Maire de Lésignan, et la joie de fouler aux pieds, sur le terrain, le thym qui embaumait, et l'accueil des cigales, parfois même un peu envahissantes.
Un repas d'animateurs correct, sous une tonnelle, mais tout le monde n'a pas dû y perdre, car le même repas, avec les mêmes plat et les mêmes boissons, pris le lendemain au même restaurant par plusieurs Clapistes, a coûté un tiers en moins ...
On célébra comme il se doit le départ de Jacques Racault, remplacé par Robert Marcellin.


PONT-SUR-YONNE, GISY-LES-NOBLES (Yonne) - 1975

Avec hébergement à Sens. Toujours l'irresponsabilité des accompagnateurs adultes :
Exemples : un polochon atterrit sur le Censeur du lycée en conversation avec le Directeur National, au pied d'un bâtiment. Des "plaisantins" utilisent le téléphone des chambres de surveillants pour appeler les pompiers. Heureusement que les lignes passent par le standard de l'établissement.
A Gisy-les-Nobles, un fois encore la sono et le véhicule secrétariat (car expo de l'Armée de l'air) sont inutilisables car mal placés.
On installe toujours tout à l'avance en comptant sur la direction du vent qui, si 364 jours par an est dans le sens prévu, le 365ème qui est le jour du Rassemblement, elle est de sens opposé. On utilisera un "bigophone à piles".
Incident sérieux. Contrairement aux nombreux chefs pilotes des aérodromes occupés par le CLAP les années précédentes, celui de Gisy-les-Nobles n'a absolument pas d'atomes crochus avec les gens de la Ligue de l'Enseignement. Il veut voler malgré le NOTAM officiel et vient en roulant au milieu des modélistes, descend de son avion sans arrêter le moteur, pour râler, mais comprend très vite, devant l'attitude ferme des responsables du CLAP et la foule hostile des modélistes, qu'il est préférable de ne pas insister, et il repart comme il était venu ... et ne volera plus.
Un CAP 20 venu en démonstration, ayant des ennuis de freins ne décollera pas. Quel dommage ! (souvenir de Niort).
Rendons hommage au Délégué CLAP, Chaton, qui s'est fort bien tiré des difficultés imprévues rencontrées.


LURE (Haute-Saône) - 1976

Chaleur accablante, si importante que les trois responsables nationaux, Marc Grandjean, Jacques Racault et Robert Marcellin, préférèrent l'ombre du hangar au secrétariat du vol libre sur le terrain. On les excuse.
Terrain militaire, tout en longueur ; piste en dur, abords couverts de broussailles brûlées par un incendie. Clôtures de 4 mètres de haut, infranchissables, ce qui ne facilite pas la récupération des planeurs égarés.
Problèmes pour les organisateurs les jours précédant les épreuves : sonner à l'entrée - attendre l'arrivée du planton (500 m au moins) à pied ou en vélo - se faire connaître - il ouvre la porte, la referme derrière les visiteurs ... ; pour repartir, même scénario à l'envers.
Cinq hommes et un adjudant gardent les réserves de carburant.
Lucien Beyer veut utiliser la main courante pour fixer les filets de protection : "Impossible, c'est un terrain de sport".
Il faudra la venue - en avion - de deux officiers de Nancy pour obtenir satisfaction, sans aucune difficulté !...
Accueil au lycée dans des conditions matérielles difficiles (dues à la direction de l'établissement). Hébergement d'une partie des participants au LEP (excellent accueil de la direction).
L'équipe nationale est hébergée au Foyer des travailleurs immigrés, asiatiques en particulier. Bonne ambiance conviviale, mais locaux sales, toilettes, WC, et pas assez de chambres. Avec Jean Devavry, de la Marne, nous partageons la literie : lui dort par terre sur le matelas, moi sur le sommier et, "au bénéfice de l'âge", j'ai droit au polochon. Lui utilisera sa valise, et il y a des moustiques ... c'est fou !
A quelques kilomètres, sur des ballastières, se déroulera le Rassemblement National bateaux.


MOULINS Averues (Allier) - 1977

Beau National organisé de main de maître par André Siramy.
A Aulnat, à la base militaire, un réunion préparatoire réunit, au début du printemps, outre Robert Marcellin et moi-même, sept colonels aviateurs très attachés à nous faire plaisir.
L'Armée de l'Air a prêté et installé tout un village de tentes pour héberger l'ensemble des participants.
Terrain convenable, hormis un marécage au nord-ouest et l'attitude scandaleuse ... et dangereuse des pilotes du club para atterrissant et décollant à contre-sens les uns des autres avant la fin des épreuves.


OYONNAX (Ain) - 1978

L'ami Buet s'est beaucoup dépensé pour permettre la réussite du Rassemblement sur un terrain difficile.
"Pourquoi Oyonnax plutôt qu'Ambérieu ?" ont demandé les représentants de l'Armée de l'Air présents au palmarès. Réponse : "Parce que le Commandant de la base d'Ambérieu a changé après l'accord avec le précédent, et que le successeur ne voulait absolument pas entendre parler de modélistes (CLAP) sur un aérodrome pourtant sans aucune activité en fin de semaine". Et puis, des laïques ...
Terrain civil trop étroit, bordé d'usines Grosfillex, de maisons, de routes, ... d'où planeurs perdus un peu partout. L'aide bénévole des pompiers locaux a permis de récupérer, à un ou deux près, tous les appareils égarés.
Heureusement, le vent était à peu près dans l'axe du terrain. Il fallut faire deux lignes de départ décalées, d'où problèmes de fils.
Problème encore en raison du foin coupé, non ramassé, d'où visite du propriétaire, d'un huissier ...! L'APAC réglera 5000 francs, si mes souvenirs sont exacts.


AVRANCHES (Manche) - 1979

A saint-Lô, chef-lieu du département, accueil sympathique de Le Corre, Secrétaire Général, et Lecomte, Délégué Départemental.
Le terrain d'Avranches est immense, en bordure de mer, avec, en toile de fond, le Mont Saint-Michel ; terrain plat, mais coupé de rigoles, fossés et trous profonds, pleins aux marées hautes, d'où difficultés de circulation automobile pour rallier le point choisi pour le secrétariat.
Nombreux troupeaux de moutons, disparus le jour du concours (c'était promis). L'aéro-club possède un commandant d'aérodrome folklorique : une brave dame, style paysanne 1920, dirigeant tout, y compris le bar.
Devavry, venu en avion la veille des épreuves, a dû slalomer sur la piste pour éviter les moutons (commandés au sifflet depuis la tour de contrôle).
Pas de véhicule pour le secrétariat, mais sono très efficace ; hauts-parleurs fixés en haut d'une grande échelle de pompiers à plus de 20 mètres de hauteur. Liaison par fils de plus de 500 mètres avec la tour de contrôle. Coût de l'opération à inscrire au budget du CLAP : 4000 francs ; le matériel était celui d'un professionnel, la FOL n'en possédant pas. Ca a fait "tousser" le Délégué National.
Palmarès : toujours une foule de prix, coupes, etc., offerts par de généreux donateurs, parlementaires, municipalités, particuliers, posant souvent le problème de répartition, les délégués départementaux étant très pointilleux.
Un incident tragi-comique a même éclaté entre deux charmantes et sympathiques déléguées dont les départements ont presque la même consonance : Seine-Mar...itime et Seine ... et Marne, en agrégé S.M. et S. et M.
Ces deux noms, relativement mal écrits avaient provoqué de la part de ceux qui établissaient l'ordre des récompenses une inversion : la coupe attribuée à l'un des départements devait aller à l'autre, et vice-versa. Et les déléguées en cause ne voulaient plus rendre à César ... Il fallut toute la persuasion de notre ami Gilbert Salomon du SFACT pour éviter un authentique crêpage de chignons.
Excellent repas des animateurs dans une salle splendide (avec vue sur le Mont) avec spectacle folklorique et spécialités normandes délicieuses : tripes, poulet à la crème, Pont-l'Evèque, cidre, calvados ...
Non moins excellent repas de l'équipe nationale le lendemain soir "Aux 13 assiettes" à Pontaubault.
Au lycée d'accueil, chef d'établissement un peu pingre, le papier pour la ronéo étant sous clé dans son bureau, il voulut lui-même - pour éviter le gaspillage - (la confiance régnait) tirer les résultats ; il dut abandonner, à notre grande joie contenue (par politesse) faute de savoir faire fonctionner la Gestetner.
Parmi les gestes sympathiques, on a vu arriver, aux commandes de son avion, le Recteur de l'Académie de Caen, venu en voisin et en ami.

A.G. : Mon premier National : on a beaucoup souri des déplacements des hauts-parleurs, dont la tour de 20 m, sur roues, était tirée par une voiture.
Au centre de l'immense terrain, une tente, une seule, la mienne : la nuit, je gardais le terrain de vol circulaire.

Très remarqué, mon cerf-volant : sur sa queue de 15 mètres était écrit en gros "Longwy vivra". Il a volé seul, de jour comme de nuit, pendant tout le rassemblement.
Retour fatigant : départ du restaurant à minuit, et droit vers la Lorraine. Arrivée vers 10h du matin, vider et remplir la voiture, la galerie, la remorque (sans oublier les gosses), colo vosgienne à 17h !



DONCOURT-LES-CONFLANS (Meurthe-et-Moselle) - 1980

Organisé de main de maître par Lucien Beyer.
Logements au lycée de Briey. Tout le monde retiendra la qualité exceptionnelle de la cuisine et le dévouement sans bornes de l'intendant.
Le jeudi, le toit des WC mobiles, avec chasse d'eau, installés à grands frais par Lucien Beyer et son équipe, est emporté par le vent. Jamais on n'avait bénéficié d'aussi beaux WC ...
Autre attention des organisateurs : chaque participant a rapporté un petit sac contenant un morceau de minette, le minerai de fer de la région.
Beau palmarès, coupes nombreuses, présence des autorités locales et régionales, sénateur, députés, maires, ...
Il restera, pour les membres de l'équipe nationale, le souvenir de la dégustation, à une heure du matin, chez Lucien Beyer, d'une savoureuse mirabelle, en écoutant au piano l'épouse de l'adjudant d'Air-Information interpréter du Chopin.
Pendant ce temps, les Marnais, attirés par une fête nocturne au plan d'eau de Briey, arrosaient "très" copieusement leurs succès modélistes...

A.G. : Vers 2h du matin, je découvre un Marnais dormant dans l'herbe à 50 cm du plan d'eau : chargement dans l'Estafette de la FOL 54, puis dépose dans les lavabos du lycée où il a continué sa nuit couché sur le carrelage ; le voyage ne l'a même pas réveillé.
L'épouse de l'adjudant était Christine Kerlen. Elle joue toujours du piano ...
Après le départ des concurrents, on a tout rangé sous une pluie diluvienne. Bilan, le lendemain 14 juillet, 40 de fièvre !




AURILLAC (Puy-de-Dôme) - 1981

Installations splendides appartenant à la Chambre de Commerce. Piste en enrobé, impeccable, mais pas de dégagements latéraux : bois, champs, carrières, ravin, etc.
Heureusement, un vent léger souffle exactement dans l'axe de la piste.
Excellent accueil ; repas du soir (chaud) servi sur le terrain, avec de délicieuses et croustillantes spécialités auvergnates.
On notera une très importante participation en vol caoutchouc et une démonstration de cerfs-volants.
Au crépuscule, le départ d'une montgolfière appartenant au club local ravira les Clapistes intéressés.
Sympathique collaboration du Délégué CLAP local, Surret.

A.G. : Démonstration avec le stock de cerfs-volants pilotables du CLAP 54, faits main. C'était alors tout nouveau.


EPERNAY (Marne) - 1982

Kurtzmann, Délégué départemental, est le maître d'œuvre du Rassemblement et se dépensera sans compter.
Il est temps de passer la main. Je cède ma place de responsable du vol libre à Louis-Paul Carrier, de Charente. Comme il a une forte angine, je lirai le palmarès à sa place.
Le terrain est immense, mais malheureusement non fauché, et comme bien souvent déjà, il fait mauvais temps le jour du vol libre.
Les résultats n'arrivent pas, le tirage se fait à Reims-Tinqueux ... Tout le monde patiente en écoutant dans les voitures le reportage d'un match de Coupe du Monde de football, France ... Pologne, je crois.
Somptueux vin d'honneur, dans les grands salons d'un luxe à couper le souffle, à l'Hôtel de Ville d'Epernay.

A.G. : J'étais venu 3 jours avant pour les préparatifs : 3 jours sur le terrain à tondre, monter des stands, ... Epernay oblige, tous les pique-niques étaient au champagne.


NIMES (Gard) - 1983

Chaleur, chaleur, chaleur, ...
Beau terrain, pris entre la rocade, l'autoroute et la ligne de chemin de fer. Gare aux planeurs égarés.
La restauration se fait à la base aérienne qui communique directement avec l'aérodrome.
Repas impeccables en self-service : qualité, choix, présentation.
Présence au palmarès de Madame Georgina Dufoix, ministre. Son intervention, "politique" mais non "politicienne", est mal appréciée par certains, mais très applaudie par la majorité des participants.
Jean-Claude Blanc, le Délégué responsable, a beaucoup travaillé pour résoudre au mieux tous les problèmes très divers que pose l'organisation d'un national.
En sa compagnie, je fais deux interventions radio, l'une à la radio locale "radio Cigales", l'autre à FR3 Nîmes.
L'équipe nationale est hébergée à la cité universitaire, occupée pendant l'année par des vandales. A l'étage où nous logeons, les portes des WC et des douches ont été arrachées.
En quel siècle vivons-nous ?

A.G. : J'ai aussi de très mauvais souvenirs des nuits à la cité universitaire : seuls les étudiants étrangers y logeaient encore, et toutes les nuits, il y avait fête (grande variété d'ambiances africaines, asiatiques, ...).
Le matin du vol circulaire, vers 7 heures, j'étais encore seul sur le terrain à préparer l'épreuve. Un taxi s'arrête, un homme en descend, costard 3 pièces, cravate, valise et même parapluie à la main. Il me demande où se passe le National. C'était Georges Tallandier, délégué national de la Ligue, arrivé tout droit du train de Paris.
L'équipe de vol circulaire de l'AFOLA a fait voler 11 appareils ensemble, dont un quadrimoteur. Ce record ne sera égalé qu'en 1993 à Romorantin par les Vosgiens.
Très beau passage sur le terrain d'une formation serrée de 3 Bréguet Atlantic à 100 m du sol.
Repas au mess de la base aérienne. Ebahissement des jeunes : les robinets muraux délivraient du coca à volonté !
A la remise des prix, discours (un peu long et un peu contesté) de Georgina Dufois, ministre de Mitterrand.
Mais elle embrasse bien, ont avoué les vainqueurs.


PONT-SAINT-VINCENT (Meurthe-et-Moselle) - 1984

Alain Gless, successeur de Lucien Beyer, et sa charmante épouse Danielle, assurent avec efficacité l'organisation de ce National, sur un très vaste terrain situé sur un plateau élevé et venté.
Des appareils se perdront dans les bois environnants.
Ce fut un bon cru. 540 participants en VL, VCC, RC, Sunrise, Caoutchouc.
Hébergement de qualité au LEP de Neuves-Maisons ; fonctionnement réussi de nombreux ateliers dans le hangar d'accueil : cerfs-volants, boomerangs, ordinateurs (tiens ?).
Seule ombre au tableau, le lundi soir seulement deux réfectoires ont fonctionné, les manquants étaient repartis sans prévenir, ce qui n'est pas acceptable d'animateurs responsables. "On ne vient pas au National en consommateurs, mais en participants concernés par la vie de leur mouvement, et avec un peu de respect pour l'équipe organisatrice". (L.P. Carrier)

A.G. : L'adjudant Kerlen, dont la femme jouait si bien du piano à Briey en 1980, fait à nouveau parler de lui : son capitaine vient nous saluer et demande où est son adjoint, car le bus d'info de l'Armée de l'Air est vide. Génés, on lui raconte un peu n'importe quoi, mais pas la vérité : il était alors en pleine forêt, perché dans un arbre, avec son bel uniforme, en train d'essayer de récupérer le planeur d'un gamin.
Le premier soir, je décide d'aller saluer les clapistes occupant le terrain de camping (sauvage) : première tente, pastis ; puis champagne dans une caravane. Comment refuser ? Mais çà m'a suffi : je suis reparti sans saluer les autres.
Aux menus des midis, plateaux-repas préparés gracieusement par l'intendante du lycée en personne : son fils est clapiste.
Pas de tricherie sur la longueur des câbles de vol libre. Ils ont été vérifiés par un groupe de militaires, venus de Verdun avec tenue et rations de combat, tout ce qu'il faut pour intimider.

Pour le dernier jour, un lundi, j'avais dû demander une dérogation pour le terrain à la base aérienne d'Ochey (9 km à vol d'oiseau). Dès la fin du dernier vol, on leur téléphone pour les prévenir qu'on a libéré l'espace aérien
. Moins de 5 mn plus tard, un Fouga nous fait un passage à 10 mètres du sol !


BRIOUDE (Haute-Loire) - 1985

Responsable : Marcel Moulès, du Puy-de-Dôme.
Bonne organisation locale (camping), mais difficultés aux repas servis dans un centre à plusieurs kilomètres.
L'histoire, même triste, se renouvelle d'année en année du fait des responsables de groupes - toujours les mêmes - et qui seront sérieusement rappelés à l'ordre par les organisateurs. En raison d'un nombre de places limité dans le réfectoire, il doit y avoir deux services - et certains ne se présentent pas au service où ils se sont fait inscrire, d'où attente et pagaille.
Terrain sympathique sur une butte et vent tournant en cours de journée, ce qui oblige les responsables à déplacer les postes de chronométrage, pas assez vite au dire de certains. "Il faut faire ceci ... il ne fallait pas faire cela ...". C'est facile à dire quand on n'est sas responsable.
Bon National quand même, prix nombreux, toujours difficiles à répartir, excellent vin d'honneur pour tous.

A.G. : J'ai le souvenir de la démonstration de combat en vol circulaire, avec trois ailes très manoeuvrantes. A peine posés, on refait les pleins, on remet des rubans, et ça repart. Une heure de très haut niveau.


MIRECOURT (Vosges) - 1986

Immense terrain très dégagé (ancien terrain de l'OTAN) mais ... commandant d'aérodrome à cheval sur les règlements. Logique, mais il semble qu'on peut toujours discuter, ce qui n'était pas du tout son point de vue.
En plus, visite, malgré le NOTAM officiel, de Monsieur Seguin, alors ministre, en fin de matinée, d'où l'évacuation des abords de la piste à plus de 100 mètres, une bonne heure avant son arrivée et ... rebelote l'après-midi avant qu'il ne reparte. Les moteurs de son avion ont "chauffé" plus d'une heure avant le décollage.
Conclusion : obligation de "parquer" les modélistes en bordure de terrain, d'où nombreux planeurs dans les champs cultivés, réclamations des propriétaires, interventions des gendarmes, récriminations des participants envers les organisateurs responsables, mais pas maîtres du terrain, rancœurs et réflexions désobligeantes envers Michel Bertrand, responsable départemental des Vosges, organisateur hors pair, qui s'était dépensé sans compter pour que tout aille parfaitement. C'est vraiment décourageant ... et inadmissible qu'un ministre (une indiscrétion révélera qu'il était simplement venu déjeuner chez lui) transgresse les ordres du NOTAM officiel.
"Un officiel a empoisonné six cents amateurs" !
Au fait, le ministre n'était peut-être pas au courant et ce sont ceux qui ont préparé son voyage qui sont responsables.
Son adjoint a été chargé, par un de nos camarades très irrités, de lui signaler la gêne provoquée par ce vol imprévu.
Et, au moment du départ, on entendit de nombreux modélistes dire, un peu désabusés : "et dire qu'on avait un si beau terrain ! ...".

A.G. : Le lendemain du départ, vers midi, il ne restait que quelques camping-cars. La femme d'un cultivateur local vient se plaindre aux organisateurs, alors en plein rangement, de la disparition de son mari depuis la veille. Après enquète, on le retrouve endormi dans un camping-car de clapistes du Var : la veille, ils avaient sympathisé, le paysan avait amené un lapin qu'il venait de "trouver" et ils l'avaient mangé en arrosant copieusement l'évènement.


SALON - EYGUIERES (Bouches-du-Rhône) - 1987

Jean-Marie le Mô, responsable départemental des Bouches-du-Rhône, a eu bien du mal et bien de la constance pour mener à bien le déroulement de ce National qui s'est déroulé dans une ambiance électrique désagréable entre certains membres de l'équipe locale, certains membres de l'équipe nationale et certains dirigeants de la FOL 13. Et, en plus, du mistral (ou un vent similaire violent) !
Hébergement dans un LEP à Miramas. On n'avait encore jamais vu un établissement scolaire dans un tel état de délabrement et de saleté ; qu'on en juge :
Extérieur : des massifs et des pelouses avaient été prévus lors de la création de l'établissement à l'aspect moderne. Mais l'herbe n'avait jamais été fauchée depuis, les rosiers et les arbustes n'étaient pas taillés, les herbes sèches avaient un mètre de haut.
Préaux : sales, maculés, inscriptions à la bombe un peu partout, interrupteurs cassés : on allume en accrochant les deux fils l'un à l'autre ...
Réfectoire : vastes fenêtres et carreaux cassés.
Douches : sans pommes, lavabos sans eau, ...
Et, au milieu de ces horreurs, une équipe à la cuisine et au service aimable et dévouée, et une nourriture de qualité.
Une collègue, Principale de collège, fait part aux autorités administratives départementales, régionales et nationales de notre écœurement, de notre tristesse et de notre colère. Qu'est-il advenu de ce rapport ?
Comme il est de tradition, partout où se sont déroulés les Nationaux, la municipalité locale - peu importe son orientation politique - offre un vin d'honneur aux organisateurs et aux responsables des groupes départementaux. Celui de Salon fut "spécial" :
Il fallut d'abord trouver le lieu de la réception. A l'hôtel de ville, personne n'était au courant. Dans une annexe non plus. Enfin, on nous indiqua le lieu. Après une bonne demi-heure de marche dans les vieilles rues pittoresques de la ville, conduits par un Salonnais, nous trouvâmes enfin le lieu de la réception. Les camarades qui n'étaient pas arrivés à l'hôtel de ville avec le gros de la troupe n'ont jamais pu trouver le local du vin d'honneur !
Pour nous accueillir, deux conseillers municipaux, une dame et un monsieur, délégués pour nous recevoir, mais qui avaient reçu la consigne de ne pas prendre la parole ; ils furent très aimables.
Pour meubler la réception, Robert Marcellin fit un long exposé sur le National CLAP et la Ligue de l'Enseignement.
Boissons excellents, gâteaux délicieux. On quitta nos hôtes avec le sourire, en les remerciant de leur accueil !
NB : Parmi les membres du club d'Eyguières, nous avons retrouvé la fille de notre regretté camarade Ricou-Leclerc ; elle a accepté volontiers de remettre la coupe évoquant la mémoire de son père au département vainqueur.

A.G. : Deux jeunes clapistes locaux avaient des papas à la Patrouille de France. Alors, nous avons eu droit à un splendide spectacle présenté par tout la Patrouille.
Pour revenir à l'histoire du LEP de Miramas, si minable, il a été détruit par un incendie quelques jours plus tard. Du coup, le CLAP n'a jamais reçu la facture de l'hébergement et de la nourriture. Vues les conditions d'hébergement, l'intendant avait promis une réduction, mais pas à ce point-là !


LE HAVRE (Seine-Maritime) - 1988

Accueil formidable par Jean-Paul Hautot, dans le superbe centre aéré de la ville du Havre, au cœur de la forêt de Montgeon.
Accueil également formidable par la Municipalité, qui a mis d'énormes moyens au service du CLAP : hommes, matériels divers, véhicules, ...
Réception somptueuse de l'équipe nationale à l'hôtel de ville. Visite commentée du Havre et de Sainte-Addresse, la nuit, par Jean-Paul Hautot ... mais pas de déjeuner (allusion à Mérimée, sans doute).
L'emblème de la ville porte une salamandre. Pourquoi ? Emblème de François 1er, en hommage que c'est au Havre qu'il fit creuser le premier bassin en eau profonde pour recevoir les plus grands bateaux de l'époque. On en apprend des choses dans les Nationaux du CLAP !
Beau terrain, en bordure de mer (falaises). Belles installations, mais une fois encore difficultés atmosphériques : vent important pour le vol libre planeurs.
Incidents inquiétants avec cultivateurs voisins. Et, pour corser l'affaire, les mêmes, dont je n'ai cessé de stigmatiser la mauvaise conduite, éprouvent le besoin de sectionner les ficelles de quelques grosses bottes de paille, celles qui pèsent 300 kg. Gendarmes ...
En plus de cela, mauvaise compréhension du responsable du terrain au sujet de l'utilisation des emplacements disponibles pour le treuillage des planeurs?
Accord enfin pour le dernier vol et satisfaction des modélistes compréhensifs.
Le lendemain, temps affreux, à ne pas mettre un c........ dehors. VCC dans des conditions épouvantables. Les démonstrations de l'après-midi seront annulées.
Magnifique palmarès, prix nombreux et luxueux. La ville du Havre s'est distinguée. Jean-Paul Hautot et son équipe ont fait un travail énorme pour préparer et animer ce National. Ils ont été bien mal récompensés par le ciel. Mais les terriens Clapistes que nous sommes l'ont bien reconnu et c'est quand même l'essentiel.

A.G. : Le CLAP venait d'intégrer l'UFOLEP. Comme il était d'usage, Paris avait envoyé un cadeau à remettre au maire du Havre pendant la réception officielle : une splendide cravate brodée UFOLEP. Mais le maire annonce que sa première adjointe (oui, une femme) le remplacera. On décide alors de lui offrir un foulard, que ma femme va acheter immédiatement. Fureur de Paris à reception de la facture. J'ai gardé la cravate ...


Avec ce National s'achève ma participation officielle à l'équipe organisatrice. Par la suite, les rassemblements se sont déroulés à Doncourt-lès-Conflans en 1989, à Marigny en 1990, à Pontarlier en 1991, au Havre en 1992, à Romorantin-Lanthenay en 1993, à Niort en 1994.
Toujours invité, je suis allé quand j'ai pu, à Marigny, Romorantin et Niort.

A.G. : J'y étais. Je raconterai peut-être un jour.

Pour conclure ces souvenirs personnels, qui ne correspondent pas forcement à ce que d'autres ont vécu, je pense qu'il faudrait évoquer trois événements : l'un technique, l'autre amusant et le troisième bien triste, et dont le souvenir perdure dans ma mémoire.


Evénement technique
"Vol libre planeurs par équipes départementales"

Après le rassemblement d'Oyonnax en 1978, Jean-Pierre Thiébaux, délégué CLAP à Spire, responsable des écoles françaises en Allemagne, exprime l'idée d'une formule nouvelle pour le vol libre planeurs.
Inspirés de cette idée, trois délégués, Jean Devavry (Marne), Jean Feunteun (Loire-Atlantique) et Jean Rainaud (Charente), se mettent au travail au cours de l'hiver et, après de nombreux échanges de lettres - 83 feuillets entre Devavry et moi-même par exemple - proposent à la Commission Nationale une nouvelle formule, qui sera appliquée à Avranches en juillet 1979, après avoir été testée en juin au cours du Rassemblement des Pays de Loire à Sainte-Lumine-de-Coutais.
Exposé des motifs :
- Conduire les jeunes à acquérir l'esprit d'équipe.
- Combattre la championnite dans ce qu'elle peut avoir de néfaste, sans renier la valeur de la compétition, source d'émulation et de progrès.
- Supprimer les catastrophes individuelles, causes de découragement chez les jeunes.
- Rechercher l'échange, le partage, l'aide, la coopération, faire sentir l'existence d'une équipe solidaire, pour inciter à l'assistance réciproque entre les modélistes du même groupe.
- Ne pas faire un championnat FFAM bis.
Participation :
- Chaque département est représenté par un type unique d'équipe : un senior, deux cadets, deux minimes.
- Classement départemental par meilleur total général.
- Les départements à gros effectifs présentent deux équipes (à déterminer par Paris).
- Les départements à faible effectif présentent une équipe formée par deux départements de la même région.
Suit alors un règlement technique très détaillé, qui sera affiné et perfectionné chaque année pour éviter, autant que faire se peut, les contestations, ce qui n'est pas toujours facile, les responsables CLAP ayant l'esprit critique très affûté.


Événement amusant

C'était à la Toussaint 19••
La Commission Nationale s'était réunie pour cinq jours. Elle était hébergée dans un hôtel ouvert spécialement pour elle sur la plage de la Redoute de Portinagnes, Hérault. Les réunions avaient lieu à l'aérodrome de Béziers-Saint-Privat.
Les pluies d'automne descendant des Cévennes avaient fait déborder les cours d'eau côtiers et il fallait quatre fois par jour appréhender les difficultés sur les routes inondées.
Pour marquer la fin du stage, le responsable local Pierre Corbières avait imaginé un apéritif amical au bar de l'Aéro-Club, pratiquement désert, avec la présence, entre autres, du député-maire de Montpellier.
Peu avant l'heure de la manifestation, on a bien remarqué, devant les bâtiments de l'aéroport, la présence de quelques photographes. On a pensé que c'était sans doute à notre intention, et que c'était beaucoup trop d'honneur.
Et puis ... un petit avion de tourisme, type Jodel ou Robin (ma mémoire défaille) est venu s'arrêter devant les hangars et nous avons vu descendre deux personnages à l'allure insolite en un tel lieu. Nous apprîmes bien vite qu'il s'agissait de Monseigneur l'archevêque de Nagasaki et de son secrétaire, qui arrivaient de Lourdes et faisaient une escale technique avant de repartir pour Avignon.
Deux Japonais typiques, en uniforme ecclésiastique, mitraillés par les flashes des photographes, et qui, souriants, se sont dirigés - les photographes n'étaient pas innocents dans l'affaire - vers le bar où nous nous trouvions et où les verres et les gâteaux secs étaient déjà sur les tables.
Etonnement des éminences qui ne pensaient peut-être pas trouver un comité d'accueil aussi nombreux, étonnement amusé de nous tous, attendant la suite.
Elle vint, inattendue et opportune, de député-maire qui, se tournant vers Pierre Corbières, lui dit du ton le plus posé : "Tenez, Monsieur Corbières, donnez donc un verre à ces messieurs".
Pierre Corbières, ébahi, plongea derrière le bar pour reprendre ses esprits et reparut aussitôt pour tendre un verre au prélat et à son assistant.
Les verres furent remplis, le conversation ne s'engagea qu'à peine, il aurait sans doute fallu parler anglais, ce qui n'est pas le propre des gens du midi, l'hôte imprévu et souriant jaune (pas au sens péjoratif bien sûr) ne semblant pas parler français. La rencontre ne s'éternisa pas.
Mais ce fut un moment de franche rigolade, discrète et intérieure, pour nous tous.
Après le départ des journalistes et des deux hôtes "illustres", Pierre Corbières piqua une grosse colère, en pensant que le lendemain on verrait dans la presse les photos de ce vin d'honneur "exceptionnel".
Il n'en fut rien ; Le Midi Libre publia en page de gauche intérieure, un compte-rendu de notre réunion de travail avec photo, habilement prise sans les éminences, et, sur la page de droite, une photo de l'archevêque à sa descente d'avion, accompagné d'un bref commentaire relatif à cette escale.
On passa donc un bon moment "imprévu et folklorique" ; ce fut le principal sujet de discussion au repas du soir.


La fin tragique de Lucien Beyer

Qui, parmi les anciens animateurs et délégués CLAP, ne se souvient de Lucien Beyer, de Briey, l'homme à la pipe, le modéliste averti, l'animateur infatigable et le pédagogue né.
Après avoir œuvré avec succès en Meurthe-et-Moselle, il s'est vite inséré dans l'équipe nationale, pour animer des stages régionaux ou nationaux, et diriger les activités de vol circulaire aux rassemblements nationaux, de Belfort jusqu'à Avranches.
Au moment de la retraite, sûr qu'il avait trouvé un bon successeur en la personne d'Alain Gless, assisté de sa charmante épouse Danielle, il s'est investi plus profondément dans diverses associations au sein desquelles il militait déjà depuis de nombreuses années :
- La Caisse d'Epargne de Briey,
- L'Office du Tourisme de Briey et de la Lorraine Nord,
- La MRIFEN de Meurthe-et-Moselle.
En 1993, la MRIFEN décida que le congrès annuel de l'association aurait lieu à la Pentecôte 1974 à Saint-Denis de la Réunion, dans l'océan Indien.
Après bien des hésitations, il décida d'y participer. Madame Beyer, que le long voyage en avion dérangeait, renonça.
Arrivé à Saint-Denis, il participa avec la conscience et le sérieux qu'on lui connaît, aux débats des commissions et de l'assemblée plénière.
Pour joindre l'utile à l'agréable, les organisateurs locaux avaient prévu, un jour, pour montrer aux congressistes les beautés de leur île, une ballade en hélicoptère avec, entre autres, le survol du célèbre volcan "le Piton de la Fournaise". Madame Beyer n'était pas tellement favorable à cette excursion et, pour ne pas l'inquiéter, il y renonça. Pour occuper le temps, il décida, avec quatre ou cinq autres congressistes, d'aller se baigner sur une des nombreuses plages de l'île.
Excellent nageur, il avança dans l'eau transparente à peine jusqu'aux genoux et il tendit son appareil photo à un collègue en lui disant : "Tu me prends en photo, je pourrai dire que je me suis baigné dans l'océan Indien". La photo fut prise : derrière lui, à une vingtaine de mètres, on aperçoit une énorme vague qui déferle vers la côte. Vingt secondes à peine après la prise de la photo et alors qu'il regarde toujours ses amis sur la plage, il est plaqué au sol avec une violence telle que, les vertèbres cervicales rompues, il décède sans avoir eu le temps de réaliser.
Ma femme et moi, nous avons rendu visite à Madame Beyer, à Briey, le 27 septembre suivant. C'est elle qui nous a fait ce tragique récit.
Pour tout souvenir de ce voyage, elle conserve précieusement la photo, rapportée par les collègues, et une superbe carapace de tortue qu'il avait achetée la veille de son décès.
Quelle fin tragique et inattendue ! Les collègues ont certifié qu'aucune interdiction de se baigner ne figurait sur cette plage particulière.
La destinée est parfois bien cruelle !


Jean Rainaud
août 1998





NB du dactylo
J'ai tapé avec plaisir cette prose si colorée de Jean Rainaud.
Sauf le dernier chapitre qui m'a aussi touché personnellement.
J'y ajouterai, hélas, la mort tragique, un an plus tard, dans les mêmes circonstances, mais en mer des Caraïbes, de Francis Plessier, Secrétaire de la FFAM.
Lors de nombreuses discussions au FITEM (Festival International de la Télécommande et du Modélisme Le Corbier - La Toussuire), nous avions sympathisé autour de quelques bières (même entre FFAM et CLAP). Il était devenu notre ami.
Comme vient de l'écrire Jean Rainaud, la destinée est parfois bien cruelle.
Mais, parfois, elle frappe deux fois.

Alain Gless